Le percement d’une ouverture dans une façade ou un mur de pignon est une opération assez délicate, car il s’agit de murs porteurs. La fenêtre doit donc être placée de telle manière que les jambages (côtés de l’ouverture) reposent sur des pièces solides (trumeau). De plus, on doit compenser l’affaiblissement du mur par la mise en place d’un bloc résistant sur les jambages.
Les précautions
Avant de commencer les travaux, il faut prendre un certain nombre de précautions.
• Si l’ouverture est située au rez-de-chaussée, étayez le plancher du premier étage à l’aide d’étais métalliques réglables. S’il existe déjà une ouverture dans le mur à percer, il faut aussi placer des étais sous le linteau .
• Limitez-vous à une baie de largeur modérée (fenêtre ordinaire ou porte simple). L’ouverture d’une large baie pose des problèmes techniques et d’architecture qu’il faut absolument laisser aux spécialistes.
La démolition
• Tracez l’encadrement de l’ouverture à l’aide d’un cordeau à poudre.
• Attaquez la maçonnerie à l’aide d’un ciseau de maçon et d’une massette, de l’intérieur vers l’extérieur.
• Dans la partie supérieure, ouvrez l’emplacement du linteau. Pour une fenêtre ordinaire, celui-ci doit déborder de 20 cm au moins de chaque côté de la baie.
La réalisation du linteau
Vous trouverez dans le commerce des linteaux en béton préfabriqués, prêts à être posés. Il s’agit cependant de pièces très lourdes, difficiles à déplacer. Le moulage d’un linteau est un travail à la portée d’un amateur averti. Dans certaines constructions, on peut utiliser des linteaux en bois.
La construction du coffrage
• Utilisez du bois de coffrage, raboté une face (qui doit être placée vers l’intérieur) ou du contreplaqué de coffrage (CTB-X). Soignez particulièrement la réalisation du coffre et notamment l’équerrage : c’est de la qualité du moule que dépend celle du linteau .
• Clouez les planches (les clous ne sont pas totalement enfoncés afin de permettre le décoffrage).
Le ferraillage
La disposition des fers d’armature suit la forme du linteau.
• Mettez en place quatre fers horizontaux (recourbés à leurs extrémités). Ces fers horizontaux (ou fers filants) sont reliés entre eux par des cadres de fil de fer recuit, placés tous les 15 cm, que l’on serre à la pince (voir aussi page 198).
• L’armature doit occuper toute la longueur du coffrage sans être, en aucune de ses parties, en contact avec le moule (les normes imposent une distance minimale de 20 mm entre les fers et le bois de coffrage). Il faut donc suspendre l’armature à l’aide d’un fil de fer que l’on retire après le coulage du béton, lorsque celui-ci commence à prendre (mais pas trop tôt car l’armature pourrait descendre).
La préparation du béton
Gâchez le béton sur aire ou en bétonnière. Les granulats utilisés ne doivent pas être trop gros (ils pourraient être bloqués par l’armature et laisser des vides dans le béton). Utilisez un ciment CEM de haute résistance pour que la poutre soit très solide.
Le coulage du béton
• Mouillez largement le bois pour éviter qu’il n’absorbe l’eau de gâchage du béton
• Coulez le béton en une seule fois. Pour qu’il remplisse parfaitement tout le moule, donnez des petits coups de marteau sur le coffrage (vibrage) .
• Ne décoffrez qu’après durcissement complet du béton.
Les jambages
• Passez ensuite au maçonnage des deux côtés de la baie . La liaison entre les jambages, constitués de pierres, de briques ou de parpaings, et le linteau est très importante.
• Ne remplissez pas ce vide avec du mortier. Il faut utiliser des éléments de construction, de préférence des briques pleines, ou réaliser des jambages coffrés en béton.
• Au-dessus du linteau, ne comblez jamais le vide avec du mortier, mais avec des briques.
L’appui de fenêtre
La réalisation d’un appui en béton est plus simple que celle d’un linteau. Ici, le béton n’a pas besoin d’être très solidement armé ; quelques fers filants suffisent.
